SAINT SILOUANE AND FATHER SOPHRONY: NEWS IN THE INTERNET (Issue 4) I. NEW ENGLISH SAINT SILOUAN PAGE II. PUBLICATIONS IN THE INTERNET: II.1. "AUJOURD'HUI JE COMMENCE" par Maxime Egger (extract) (in French) II.2. LIFE AFTER DEATH by Metropolitan Hierotheos S. Vlachos of Nafpaktos (extract) (in English) II.3. ORTHODOX PSYCHOTHERAPY by Metropolitan Hierotheos S. Vlachos of Nafpaktos (extract) (in English) II.4. WISE SAYINGS FROM SOME OF THE FATHERS OF ORTHODOX CHRISTIANITY (quote) (in English) II.5. STRAST' KAK MOTIV POVEDENIJA CHELOVEKA I PRICHINA NERVNO-PSIKHICHESKIKH ZABOLEVANIJ by N.A.Lajsha (extract) (in Russian) II.6. JESU KRISTI FORKLARELSE By Poul Sebbelov (in Danish) II.7. LES ORIGINES DU NÉOPAPISME MODERNE DU PATRIARCAT DE CONSTANTINOPLE by Métropolite Michel (extract) (in French) III. LETTERS FROM OUR READERS + + + I. NEW SAINT SILOUAN PAGE IN ENGLISH Welcome to the new English St.Silouan page prepared by one of our readers Mrs. Marina Robb in Greece (for the present it is under construction) - + + + II. PUBLICATIONS IN THE INTERNET: "AUJOURD'HUI JE COMMENCE" (extract) (in French) par Maxime Egger « Comment faire pour que Dieu ne meure pas entre les lignes d'un texte? ¿ Georges Khodr Comment suis-je devenu orthodoxe ? C'est sans doute la question qui m'a été posée le plus souvent ces dernières années. N'aimant guère parler de moi-même, j'ai généralement noyé le poisson dans quelques vagues généralités. Aujourd'hui, après de longues hésitations, j'ai consenti à répondre. Pourtant, alors que je prends la plume, je me dis que j'ai été bien imprudent, inconscient même, d'accepter un exercice aussi difficile, délicat et périlleux. Difficile, parce qu'il est, au fond, impossible de raconter en quelques pages ce qui est le fruit d'années de cheminement. Délicat, parce qu'il y a dans ce parcours – comme dans tout cheminement spirituel – un mystère proprement indicible, une dimension si profonde et personnelle qu'on ne peut qu'avoir énormément de réticence à en parler. Mais, si ma main frémit, c'est surtout que j'ai peur de parler davantage pour ma propre gloire que pour la gloire de Dieu. Je viens d'utiliser le mot «cheminement¿. J'aurais aussi pu parler d'une série de passages – au sens de Pâques –, d'une succession de morts-résurrections. Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Je vois vraiment non seulement mon itinéraire spirituel, mais toute la vie comme une marche ininterrompue, un pèlerinage intérieur et une ascension toujours recommencée vers le Royaume des cieux, qui est au milieu de nous et en nous. Sur ce chemin, il y a tout ce dont l'existence est faite, mais surtout des rencontres, des personnes à travers lesquelles – sans que j'en sois toujours conscient – Dieu est venu à ma rencontre et m'a montré la voie. Que dire de mon itinéraire spirituel et de ses différentes étapes ? D'abord, il y a eu le temps de l'enfance, dans une famille catholique plutôt pieuse mais non rigoriste, avec le catéchisme et la messe plus ou moins «obligatoires¿. Ensuite, juste après ma confirmation, est venu le temps de la révolte de l'adolescence contre une Eglise jugée – à tort ou à raison – comme pharisienne, hypocrite, moralisatrice, culpabilisante. Rébellion qui va m'amener à jeter le bébé (le Christ) avec l'eau du bain (l'institution et ses dogmes). A partir de 15 ans, je peux dire que j'étais agnostique, mais travaillé en profondeur par les grandes questions métaphysiques: qui suis-je ? quel est le but de la vie ? pourquoi la souffrance et la mort ? etc. Le temps de la quête avait commencé. Lecture des grands auteurs existentialistes, études de sociologie et engagement journalistique, tout cela m'exaltait, mais rien ne me satisfaisait complètement. Il restait au fond de moi comme une béance secrète. J'avais, intuitivement, le sentiment que l'homme ne peut pas être à lui-même son propre sens, la source de sa propre vie. Taraudé par ce manque, fatigué par «les petites éternités de jouissance¿ dont je relevais mon quotidien, je décidai en 1983 – terme de ma formation journalistique – de prendre une année sabbatique pour réaliser un vieux rêve: le voyage en Orient. Je passerai, de fait, quelque neuf mois dans le sous-continent indien. Ce voyage, si riche et bouleversant que je n'ai toujours pas fini de le digérer, fut un temps de l'éveil. L'un des moments capitaux eut lieu dans le désert de Thar (Rajasthan). Le corps limé et l'âme polie par la route, j'étais descendu au petit matin au bord d'un étang dans lequel se mirait un temple. Là, dans le silence et la solitude de l'aube, dans cette transparence cristalline de l'eau et de l'air, j'ai été soudain comme submergé par une force de paix, de plénitude, de lumière. Les larmes, abondantes, coulaient sans raison. Entre le monde et moi, tout soudain était communion, amour, harmonie. Cette expérience était-elle une illusion – je me méfie plutôt des états mystico-extatiques – ou une manifestation de la Gloire divine qui irradie en permanence les êtres et les choses? Je ne sais pas et je préfère ne pas me prononcer. Peu importe d'ailleurs. L'essentiel – ce dont je suis svr – c'est qu'après rien n'était plus comme avant. Mon cœur avait été touché, une autre dimension de la conscience s'était ouverte en moi. Oui, il y a au plus profond de l'être et du monde une force, un Etre, une Présence infinie, au-delà du temps et de l'espace, qui transcende le réel et qui le fonde. Oui, l'homme est un mélange de finitude et d'infini, de temporel et d'éternel. A ce moment-là, cet Etre, ce Tout-Autre était encore impersonnel. Il n'avait ni nom, ni visage. Je n'osais pas encore l'appeler Dieu. Mais il était. De retour en Suisse s'imposa le temps du questionnement. L'existence de ce Tout-Autre dont j'avais eu l'intuition remettait tout en cause. Les questions se bousculaient dans mon esprit: quelles conséquences dois-je en tirer pour ma vie ? puis-je simplement continuer comme avant, reproduire le même bonheur facile et superficiel ? Un désir d'infini et d'éternité brvlait en moi. Je ressentais comme une indicible nostalgie de cette paix et de cette unité à laquelle il m'avait été donné de govter. Des auteurs comme Karlfried Graf Dürckheim et René Guénon me permirent de comprendre, de mettre des mots sur ce qui m'arrivait. Tout devenait clair: pour rester en contact avec cet Etre suprême, Principe de toute existence, il fallait me rendre «transparent¿, me libérer de mon ego et de ses illusions. Pour cela, les livres ne servaient à rien. Je devais me mettre en chemin. Il fallait une pratique de transformation spirituelle. Différentes rencontres, certaines affinités esthétiques firent le reste: le temps du zen pouvait commencer. Laïc, sans dogmes ni croyances, «neutre¿ donc universel, centré sur l'expérience immédiate de l'esprit humain et non sur l'étude des textes, le zen me convenait très bien. Je m'y engageai avec beaucoup de zèle, notamment au sein d'une communauté réunie autour d'un centre de rencontres spirituelles et de méditation dans le Jura neuchâtelois. Par sa rigueur et ses exigences alliées à une étonnante fraîcheur, cette pratique a été fondatrice pour toute la suite de mon cheminement. Ce travail de vidage et de vidange du moi, d'ouverture intérieure, de dépouillement et d'approfondissement, allait paradoxalement, secrètement, permettre à la grâce de mon baptême de se réactiver. Un jour, en pleine session zen, la figure du Christ remonta ainsi à la surface, resurgit des profondeurs de l'être. Fabuleux humour de Dieu qui écrit droit avec des lignes courbes: cet Etre impersonnel et abstrait dont j'avais pris conscience en Inde prenait, par la pratique d'une forme impersonnelle de méditation, un visage et un Nom personnels: Jésus-Christ. Comme saint Augustin, j'avais envie de crier: «Mais toi, Seigneur, tu étais plus intérieur que ce qu'il y a en moi de plus intérieur, et plus élevé que ce qu'il y a en moi de plus élevé.¿ Alors, je partis à la recherche de mes racines chrétiennes. Avec cette question, lancinante: existait-il dans le christianisme une voie offrant les éléments que la spiritualité orientale m'avait montrés comme essentiels à tout cheminement: des pratiques de transformation intérieure, une vraie «tradition¿, une relation maître-disciple vivante ? René Guénon – qui mentionne l'hésychasme comme «voie initiatique¿ –, diverses rencontres à la faveur notamment d'une enquête journalistique sur les conversions, un reportage en Egypte chez les Coptes m'amenèrent tous à la même réponse: une telle voie existait dans le christianisme oriental. Etrangement, une conversation que j'avais eue avec une amie deux ans auparavant me revint en mémoire avec une intensité et une insistance inhabituelles. Elle m'avait parlé alors d'un monastère «extraordinaire¿, fondé en Angleterre par l'archimandrite Sophrony (1896-1993), un moine orthodoxe – disciple du starets Silouane (1866-1938), canonisé en 1987 par la Patriarcat œcuménique de Constantinople – qui avait vécu plus de vingt ans au mont Athos, notamment comme ermite et père spirituel de plusieurs communautés. Ce souvenir m'obséda tellement que je finis par me rendre en Grande-Bretagne. Le séjour au monastère Saint-Jean-Baptiste (Essex) fut absolument bouleversant. Outre l'accueil réservé à chaque visiteur (véritablement reçu comme le Christ) et la proximité entre moines, moniales et pèlerins qui se côtoyaient en toute simplicité, partageant les mêmes espaces de vie, trois choses m'ont frappé lors de ce premier séjour. D'abord, l'extrême attention accordée à la personne, le respect absolu de son unicité. De ce respect naissait visiblement une étonnante liberté, laquelle prenait son sens et sa consistance dans le don et l'oubli de soi pour le service de l'autre. Je découvrais ce que signifie «vivre en Eglise¿, mode d'existence qui fait – ou devrait faire – de l'Eglise autre chose qu'une société simplement humaine. Ensuite, l'office de la prière de Jésus. Je me souviendrai toujours quand, dans la fraîcheur du petit matin, je suis entré pour la première fois dans l'Eglise Saint-Silouane. Tout baignait dans une lumineuse pénombre, irradiée par les veilleuses devant les icônes. Le silence régnait, rehaussé par le chant des oiseaux qui filtrait à travers les impostes. Et pendant deux heures, cette prière psalmodiée en d'innombrables langues, slavon, grec, français, anglais: «Seigneur Jésus-Christ, fils de Dieu, aie pitié de nous.¿ Si je l'ai récitée au début quasiment comme un «mantra¿, cette prière allait devenir, au fil du temps, un face-à-Face personnel, vivant, pacifiant, purificateur, avec le Christ. Dans le tréfonds du cœur, un moyen de communion avec Dieu, mais aussi un combat ardu et souvent épuisant contre les passions et pensées parasites. J'étais fasciné à l'idée que cette prière était née dans le désert d'Egypte au IVe siècle. Cette première rencontre avec l'orthodoxie était donc aussi un retour aux racines du christianisme et de l'Europe, à l'Eglise une et indivise des premiers siècles. Enfin, j'ai été bien svr touché par la beauté des offices liturgiques, célébrés avec une profondeur qui – je le compris plus tard – était l'expression simultanée de la joie pascale et de la douleur de la Croix. Que ce soit dans la prière de Jésus ou dans la liturgie, j'ai été immédiatement fasciné par la place donnée au corps, mobilisé dans tous ses sens – la vue par les icônes et les bougies, l'ouïe par les chants, l'odorat par l'encens, etc. – et par une série de gestes: signes de croix, prosternations (métanies)... L'Inde, par le choc avec sa réalité nue, m'avait fait découvrir non seulement que j'avais un corps, mais que j'étais un corps. L'orthodoxie, à travers ses offices liturgiques, ses jevnes fréquents, sa tradition ascétique, allait m'apprendre que la rencontre et l'union à Dieu passe aussi par le corps. Pendant ce séjour, il ne me fut pas possible de voir le père Sophrony, malade. Juste avant de partir, l'un des moines me donna un tchotki à cent nœuds, un chapelet de laine noir confectionné au mont Athos. Je le reçus comme un signe non seulement d'encouragement à la prière, mais aussi de lien spirituel. Je passerai sous silence ce qu'il me fut donné de vivre à mon retour. Je dirai simplement que mon cœur était blessé d'amour et qu'une porte s'était entrouverte, révélant mon néant et mes ténèbres intérieures devant Dieu. «Repentez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche¿ (Mt 4,17), dit le Christ au début de son Evangile. Sans doute n'ai-je pas encore commencé à me repentir, mais j'ai appris que cette métanoïa est la clé de la vie spirituelle. Indissociable de l'humilité, elle est le moteur de la transformation du vieil homme en homme nouveau, de l'ouverture à l'Esprit. Oui, ce n'est qu'en reconnaissant mes faiblesses, mes imperfections, la poubelle qu'est mon âme, que je peux m'ouvrir à la miséricorde de Dieu, à l'amour qui est pardon et patience. C'est cet amour, cette compassion qui change la substance même des choses, qu'il m'a été donné de découvrir d'emblée dans l'Eglise orthodoxe. Ayant très naturellement abandonné le zen pour la prière de Jésus, je me plongeai avec passion dans les lectures qui m'avaient été recommandées au monastère: outre l'Evangile et les Psaumes, notamment le livre du père Sophrony sur le starets Silouane, un ouvrage sur la prière de Jésus de saint Ignace Briantchaninov et l'Essai sur la théologie mystique de l'Eglise d'Orient de Vladimir Lossky. Les finesses théologiques, bien svr, m'échappaient, mais deux points résonnèrent tout de suite puissamment en moi. D'abord, l'unité profonde, indissociable, entre théologie et mystique, exprimée par la formule célèbre d'Evagre le Pontique: «Si tu es théologien, tu prieras vraiment, et si tu pries vraiment, tu es théologien.¿ Autrement dit, il n'y a pas de vraie théologie sans connaissance du mystère de Dieu. Et connaître ce mystère, c'est le vivre, dans une expérience de l'Esprit saint qui dépasse, crucifie et transfigure la raison. Le deuxième point qui me parla très fort, c'est la conception orthodoxe du salut. Non pas comme «rachat¿ ou «rédemption¿, mais comme «transfiguration¿ et «déification¿. «Dieu s'est fait homme pour que l'homme puisse devenir Dieu¿, déclare saint Athanase d'Alexandrie. Chez les pères orthodoxes, l'être humain est toujours vu d'abord en référence l'image divine qui est en lui et non par rapport à son péché. Et le péché n'est pas défini comme la transgression juridique d'une norme éthique, mais comme le refus de l'amour du Père, l'éloignement de Dieu dv à l'orgueil et aux maladies spirituelles de l'âme et du corps. D'o une approche thérapeutique et non culpabilisante du péché, ainsi qu'une vision ontologique de la sainteté: «Saint n'est pas celui qui a atteint un degré élevé dans le domaine de la morale humaine ou dans une vie d'ascèse et même de prière (les pharisiens aussi jevnaient et disaient de "longues" prières), mais celui qui porte en lui le Saint-Esprit¿, dit le père Sophrony. Je comprenais ainsi que le christianisme n'est pas d'abord une éthique, mais un mode d'être spirituel, une voie d'union à Dieu, une vie crucifiée et ressuscitée qui fait de nous une créature nouvelle. Les commandements du Christ ne sont pas des lois sur le mode d'un «tu feras, tu ne feras pas¿, mais des «énergies divines¿ par lesquelles nous pouvons devenir – dans notre vie, notre conscience et notre pensée – semblables au Christ. Quant à l'Eglise, elle n'est pas d'abord une instance morale, ni une agence caritative ou humanitaire, mais le grand hôpital de l'âme, le lieu o nous sommes svrs de pouvoir recevoir le Dieu vivant et participer à son Royaume. Peu à peu, je découvrais un autre visage du christianisme que celui dont j'avais le souvenir. Un visage qui me séduisait, m'enchantait. Surtout, loin d'être une abstraction, une belle vision de l'esprit, ce christianisme était vécu, incarné – imparfaitement sans doute, mais non moins réellement – par des communautés et des personnes. De retour au monastère Saint-Jean-Baptiste quelques mois après ma première visite, j'eus la grâce infinie de rencontrer l'archimandrite Sophrony. Une rencontre qui marque, à l'évidence, un tournant dans mon existence. Il y aurait mille choses à dire sur cet homme de Dieu, reconnu par tous comme un authentique starets. Mais, selon son désir, je resterai discret. Je ne dirai qu'une seule chose, capitale pour mon cheminement: j'avais sous les yeux un témoin de la vie en Christ, de la connaissance de la Trinité. Je voyais dans cet ancien ce qu'était une «personne¿, un être de communion avec Dieu et les autres. Devant tant d'amour et de liberté, de lumière et de vitalité créatrice, je pouvais donc avoir confiance dans la voie, la tradition dont il était porteur. J'ai «flirté¿ ainsi, si je puis dire, intensément pendant plus de deux ans avec l'orthodoxie, me familiarisant avec ses rites, sa théologie, visitant régulièrement le monastère Saint-Jean-Baptiste, commençant à fréquenter les paroisses orthodoxes de Fribourg et de Chambésy. Je passais de la croyance héritée de mon enfance à la foi, c'est-à-dire à une relation vivante, personnelle, avec le Christ. Assez vite, je manifestai le désir de devenir orthodoxe. Mais le père Sophrony freina mon élan, estimant que je devais «simplement¿ (!) m'efforcer de «passer mes journées sans péché¿ et que cela pouvait se faire n'importe o (à cet égard, je ne crois pas qu'il y ait moins prosélyte que l'Eglise orthodoxe). Il m'a donc fallu attendre plus de deux ans pour pouvoir faire le pas. Avec le recul, je pense que cette attitude de réserve, d'appel à la patience, était pleine de sagesse. Ce temps de l'attente, véritable kénose, s'est donc révélé très profitable, fécond. Il m'a permis d'approfondir ma foi, d'aller au bout de certaines questions, d'affronter certains doutes, de faire ma catéchèse, de perdre d'emblée certaines illusions sur l'Eglise orthodoxe, de mettre à l'épreuve la profondeur de mon désir. Il m'a permis également de régler la question de mes origines catholiques. Devant la fin de non-recevoir du père Sophrony, j'ai en effet essayé de renouer avec ma tradition d'origine. Malgré ces efforts, les personnes remarquables que j'ai rencontrées, la mayonnaise, comme on dit, n'a pas pris. J'étais déjà ailleurs, irrésistiblement attiré par la spiritualité chrétienne orientale o je respirais avec ampleur. Et puis, autant je me sentais en symbiose avec la théologie et l'ecclésiologie orthodoxes, autant je butais sur certains aspects du catholicisme romain, notamment l'institution du pape, la conception de l'Esprit saint, un certain juridisme ambiant... En 1990, je vécus la Semaine Sainte au monastère Saint-Jean-Baptiste. Une véritable mort-résurrection avec le Christ qui rendit mon «passage¿ – au sens de Pâque – à l'orthodoxie aussi évident qu'inéluctable. Ce «passage¿ – j'en étais svr maintenant – n'était ni une affaire de convenance, ni un choix esthétique purement subjectif, mais une nécessité intérieure. J'aurais envie de dire: une question de vie et de mort. Le père Sophrony le comprit et, quelques semaines plus tard, j'entrais dans la communion sacramentelle de l'Eglise orthodoxe au monastère. Afin de marquer cette Pâque personnelle, de manifester ce désir d'entrer dans une vie nouvelle, le père Sophrony me donna le prénom de Maxime, me plaçant sous le patronage de saint Maxime le Confesseur, disciple de saint Sophrone de Jérusalem. On l'aura compris. Mon «passage¿ à l'orthodoxie n'est pas le résultat d'une réflexion intellectuelle ou d'une fascination plus ou moins exotique, mais le fruit d'un long cheminement spirituel. Il n'y a en lui ni rejet, ni reniement, ni trahison d'une autre confession. Vu mon long éloignement de l'Eglise catholique, il ne s'agissait ni d'un changement – encore moins d'une rupture –, mais d'une réintégration, ailleurs, dans le corps du Christ qui est l'unique Eglise. Je n'ai pas choisi une confession par opposition à une autre, après un savante comparaison de leurs vertus et degrés de vérité respectifs. Non, j'ai simplement suivi le chemin qui s'ouvrait et se déroulait sous mes pas, obéi à un attrait très fort, irrésistible même, pour une Lumière à l'éclat et à la pureté extraordinaires. En ce sens, ma conversion est essentiellement de l'ordre de l'accomplissement. En fait, je ne me suis pas converti à l'orthodoxie, mais au Christ, qui est le chemin et la vérité. Il faut ici clairement distinguer entre être orthodoxe et vivre en orthodoxe, c'est-à-dire en chrétien. Autrement dit, on est orthodoxe par son «incorporation¿ sacramentelle et la foi que l'on confesse, mais on devient chrétien par sa vie, par l'acquisition de l'Esprit saint à travers l'assimilation et la mise en pratique de l'Evangile. Entrer dans cette vision-là, c'est évidemment tout le contraire d'une affirmation confessionnelle autosatisfaite, exclusive, nationaliste, ethnique ou triomphaliste. Personnellement, je me sens chrétien avant d'être orthodoxe. Ou plutôt je ne conçois l'orthodoxie que comme synonyme de la vie chrétienne, évangélique, en plénitude. En ce sens, devenir orthodoxe, ce n'est pas seulement se couvrir d'un nouveau manteau tissé de rites et de formulations théologiques, c'est revêtir le Christ lui-même. Mais revêtir le Nouvel Adam, qu'est-ce sinon accepter de mourir au vieil Adam, changer de peau et de vie ? J'ai dit que mon entrée dans la communion sacramentelle de l'Eglise orthodoxe était un accomplissement. En conclusion, j'aurais envie d'ajouter qu'elle est en réalité un commencement. Car la vraie conversion – la seule qui compte, au-delà de toute appartenance ecclésiale –, c'est la métanoïa dont parle Jésus au début de l'Evangile, le retournement de tout notre être, de notre cœur le plus profond, par lequel «notre pauvreté humaine se tourne vers la grâce de Dieu¿ (André Louf). Or, dans la mesure o je reste pécheur, cette révolution intérieure n'est jamais faite une fois pour toutes. Elle ne s'interrompt ni ne se termine jamais. Elle est un mouvement infini, un devenir qui n'en finit pas d'advenir. Elle est le chemin à la suite de Celui qui est le Chemin, qui chemine avec moi et en moi: le Christ qui fait toutes choses nouvelles. Etre orthodoxe, pour moi, c'est me dire chaque matin comme saint Antoine: «Aujourd'hui je commence.¿ Article paru dans la revue Itinéraires : Recherches chrétiennes d'ouverture No. 23, Été 1998 (Association Itinéraires, 1052 Le-Mont-sur-Lausanne, Suisse). Reproduit avec l'autorisation de Maxime Egger et de la revue Itinéraires. + + + LIFE AFTER DEATH By Metropolitan Hierotheos S. Vlachos of Nafpaktos IX ETERNAL LIFE ...Death is remembered in two ways, as we see in the works of the holy Fathers. The first is the rational mindfuless that the end of our biological life is coming, and the judgement will follow. This mindfulness too is important, since it frees us from attachment to the earthly, from enslavement to the material and tangible. The second is charismatic mindfulness of death, or rather, the existential sense of it. This is a great spiritual gift which, on the one hand, is a fruit of the experience of God, and on the other hand, a formidable power which moves the person to fervent prayer, to unrestrained groaning, to constant struggling to keep the commandments of Christ in order that his whole inner world may be transformed. The ever-memorable Archimandrite Sophrony Sakharov describes with astonishing fluency this second way of remembering death, which is a great and special spiritual gift given by God. In a way strange to the world, inspired by divine grace, he sees his inner desolation, eternal oblivion, the lack of meaning in life. He sees death in and around him. He feels all people to be in the power of death, the whole creation is dying with him. In this state he prays ardently and fervently to the God Who is without beginning and end. Correspondingly he experiences a painful revival of the living God 8... In a prayer which the ever-memorable Archimandrite Sophrony composed he included among others two petitions: One, that God should prolong the days of his life until he should offer Him true repentance. The other, that when God should decide to receive him, He should give him foreknowledge of it so that he might be prepared to meet Him. "Grant me, Lord, to know Thy truth before my departure from this life. Prolong my days until I may offer Thee true repentance. Do not carry me up in the middle of my days, and when it pleases Thee to put an end to my life, let me know before my death, so that my soul may prepare to meet Thee "On that day, great and holy for me, be with me, Lord, and grant me the joy of Thy Salvation. Cleanse me from every sin, manifest and hidden, from all lawlessness hidden in me, and count me worthy to offer Thee a good answer before Thy dread Judgement seat. Amen"11. © Metropolitan Hierotheos of Nafpaktos (http://www.vic.com/~tscon/pelagia/htm/b0niben.htm ) + + + ORTHODOX PSYCHOTHERAPY By Metropolitan Hierotheos S. Vlachos of Nafpaktos 3. Anti-hesychasm What Archimandrite Sophrony says is very characteristic in showing the difference between conjectural theology and that which takes place in God: "Unless the heart be cleansed it is impossible to attain real contemplation. Only a heart purified of passion is capable of that peculiar awe and wonder before God which stills the nous into joyful silence. "The theologian thinker aims at theoria by one means, the monk ascetic by another. The main object of the monk is to achieve the stillness of prayer in the heart, with the nous free from reflections, keeping quiet watch like a sentry to make sure that nothing enters into the heart from without. Where this state of sacred silence exists, heart and nous feed on the Name of Christ and His commandments. They live as one, controlling all happenings within, not by logical investigation but intuitively, by a specific spiritual sense. "So soon as the nous unites with the heart it can see every movement in the realm of the subconscious. (Here we use this term from contemporary scientific psychology in a conventional way.) While the nous dwells in the heart it perceives the images and thoughts around it proceeding from the realm of cosmic being which attempt to seize heart and nous. The attack of intrusive thoughts is fierce. To weaken their onset the monk is constrained the livelong day not to admit a single passionate consideration, not to allow himself a predilection of any kind. His constant aim is to reduce the number of outside impressions to its very minimum. Otherwise at the time of inner noetic prayer all the impressions of the day will crowd unrestrained into his heart, causing the greatest disturbance. "The monk's purpose is to achieve continual vigilance of the nous in the heart; and when, after long years of such striving - which is the most difficult of all ascetic feats, harder than any other - the heart becomes more sensitive, while the nous, from much weeping, receives strength to thrust off the slightest hint of a passionate thought, then one's prayerful state can continue uninterrupted, and the feeling of God, present and active, becomes powerful and plain" (45). Orthodox theology needs to be imbued with this hesychastic method in order to be really Orthodox and not academic. Efforts are being made in this area. But the problem remains essentially a problem. Does contemporary theology speak of tears and mourning, self-reproach and humility? Does it regard as a way of knowing God "to make the nous and the world stand still, forget things below... lay aside meanings for what is better?" Does it presuppose that for us to attain communion with God, "we should abandon everything sensory along with sensation, rising high above thoughts and reasonings and all knowledge and thought itself, wholly surrendered to the energy of spiritual sensation, which Solomon called a sense of the divine, and reaching the unknowing above knowledge, that is, above every form of the much talked-of philosophy..." (46)? I believe that on the contrary, contemporary theology is conjectural, rationalistic. It is based on the `wealth' which is reason. What Archimandrite Sophrony says is characteristic: "One other kind of imagination about which we wish to speak, is the attempt of intelligence to penetrate the mystery of being and apprehend the Divine world. Such endeavours inevitably involve the imagination, to which many are inclined to give the high-flown label, divine inspiration. The ascetic, devoting himself to active inner silence and pure prayer, resolutely combats this `creative' impulse within himself because he sees in it a `processus' contrary to the true order of being, with man `creating' God in his own image and likeness" (47). Archimandrite Sophrony also writes: "The theologian who is an intellectual constructs his system as an architect builds a palace or a church. Empirical and metaphysical concepts are the material he uses, and he is more concerned with the magnificence and logical symmetry of his ideal edifice than that it should conform to the actual order of things. "Strange as it may seem, many great men have been unable to withstand this, in effect, artless temptation, the hidden cause of which is pride. "One becomes attached to the fruits of one's intelligence as a mother to her child. The intellectual loves his creation as himself, identifies with it, shuts himself up with it. When this happens no human intervention can help him - if he will not renounce what he believes to be riches, he will never attain to pure prayer and true theoria" (48). This is Barlaamite theology and not Palamite-Orthodox theology. [ This article is from Chapter 5 in Metropolitan of Nafpaktos Hierotheos Vlachos's Orthodox Psychotherapy ] © Metropolitan Hierotheos of Nafpaktos (http://www.vic.com/~tscon/pelagia/htm/b0niben.htm ) + + + WISE SAYINGS FROM SOME OF THE FATHERS OF ORTHODOX CHRISTIANITY (quote) No one on this earth can avoid affliction; and although the afflictions which the Lord sends are not great men imagine them beyond their strength and are crushed by them. This is because they will not humble their souls and commit themselves to the will of God. But the Lord Himself guides with His grace those who are given over to God's will, and they bear all things with fortitude for the sake of God Whom they have so loved and with Whom they are glorified for ever. It is impossible to escape tribulation in this world but the man who is giver over to the will of God bears tribulation easily, seeing it but putting his trust in the Lord, and so his tribulations pass. Archimandrite Sophrony Selected by monks of Holy Transfiguration Monastery, Brookline, Mass. (htm@CYBERCOM.NET). + + + STRAST' KAK MOTIV POVEDENIJA CHELOVEKA I PRICHINA NERVNO-PSIKHICHESKIKH ZABOLEVANIJ (extract) (in Russian) by N.A.Lajsha ÑÒÐÀÑÒÜ ÊÀÊ ÌÎÒÈ ÏÎÂÅÄÅÍÈß ×ÅËÎÂÅÊÀ È ÏÐÈ×ÈÍÀ ÍÅÐÂÍÎ-ÏÑÈÕÈ×ÅÑÊÈÕ ÇÀÁÎËÅÂÀÍÈÉ (îòðûâîê) Íèêîëàé Àëåêñàíäðîâè÷ Ëàéøà, âðà÷-ïñèõîòåðàïåâò ïîëèêëèíèêè N2 ã. Ìîãèëåâà (...) Èçëîæåíèå ïðîáëåìû ñòðàñòè, ïðåäñòàâëåííîå íèæå, îñíîâûâàåòñÿ íà èçó÷åíèè òðóäîâ ñâÿòûõ îòöîâ Ïðàâîñëàâèÿ Èîàííà Êàññèàíà, Åôðåìà Ñèðèàíèíà, Èîàííà Ëåñòâè÷íèêà, Íèëà Ñèíàéñêîãî, Ãðèãîðèÿ Ïàëàìû, Ñåðàôèìà Ñàðîâñêîãî, Èîàííà Êðîíøòàäòñêîãî, Ñèëóàíà Àôîíñêîãî è äðóãèõ. "Èõ ñâÿòîñòü ðó÷àåòñÿ çà èõ âåðíîñòü", - ñêàçàë â ñâîå âðåìÿ ñâÿòèòåëü Èãíàòèé Áðÿí÷àíèíîâ. Ñòðàñòü - ýòî îñîáàÿ íàêëîííîñòü äóøè, èìåþùàÿ òÿãó ê íåïîìåðíîìó ðîñòó è ê ïîäàâëåíèþ ñîáîþ âñåõ ïðî÷èõ êà÷åñòâ äóøè è ïðîÿâëåíèé ëè÷íîñòè (Ãðèãîðèé Ïàëàìà, XIV âåê). Ðàçâèòèå ñòðàñòè åñòü ïðîöåññ äåôîðìàöèè äóøåâíîé ñôåðû, âåäóùèé ê ðàññòðîéñòâó äóøåâíîé æèçíè äî ñîñòîÿíèÿ õàîñà. Ñòðàñòè ñóòü "îäåðæèìîñòè" ðàçëè÷íîé ñòåïåíè íàïðÿæåíèÿ è ñèëû. Âëåêóùàÿ ñèëà ñòðàñòè íàä ÷åëîâåêîì ñîñòîèò â îáåùàíèè óñëàæäåíèÿ, óäîâîëüñòâèÿ (Ñèëóàí Àôîíñêèé, XX âåê). (...) Êàêîâ æå ìåõàíèçì ïëåíåíèÿ ÷åëîâåêà ñòðàñòüþ? Âîò êàê èçëàãàåò ýòîò ïðîöåññ ðàçâèòèÿ ïîìûñëà, êîòîðûé ôàêòè÷åñêè ÿâëÿåòñÿ ïðîöåññîì ôîðìèðîâàíèÿ ìîòèâà, ïðåïîäîáíûé Ñèëóàí Àôîíñêèé: "Ïåðâûé ìîìåíò - ïðèáëèæàþùååñÿ ê ÷åëîâåêó èçâíå íåêîå äóõîâíîå âëèÿíèå, êîòîðîå ñíà÷àëà ìîæåò áûòü ñîâñåì íåÿñíûì, íåîôîðìëåííûì. Ïåðâè÷íàÿ ñòàäèÿ îôîðìëåíèÿ - ïîÿâëåíèå â ïîëå âíóòðåííåãî çðåíèÿ ÷åëîâåêà íåêîåãî îáðàçà... Îáðàçû â èíûõ ñëó÷àÿõ íîñÿò õàðàêòåð ïî ïðåèìóùåñòâó âèäîïîäîáíûé, â èíûõ æå - ïî ïðåèìóùåñòâó ìûñëåííûé, íî áîëåå ÷àñòî - ñìåøàííûé. Òàê êàê è âèäîïîäîáíûå îáðàçû âëåêóò çà ñîáîþ òó èëè èíóþ ìûñëü, òî âñÿêèå îáðàçû ó ïîäâèæíèêîâ èìåíóþòñÿ ïîìûñëàìè. Ó áåññòðàñòíîãî ÷åëîâåêà "âëàäû÷åñòâåííûé" óì ìîæåò îñòàíîâèòüñÿ íà ïðèøåäøåì ïîìûñëå êàê ïîçíàþùàÿ áûòèå ñèëà, îñòàâàÿñü ïðè ýòîì âïîëíå ñâîáîäíûì îò âëàñòè åãî. Íî åñëè â ÷åëîâåêå åñòü "ìåñòî", åñòü ñîîòâåòñòâóþùàÿ ïî÷âà êàê ðàñïîëîæåíèå ê òîìó äóõó, êîòîðûé çàêëþ÷åí â ïîìûñëå, òîãäà ýíåðãèÿ ýòîãî ïîñëåäíåãî ñòðåìèòñÿ çàõâàòèòü ïñèõè÷åñêèé ìèð, òî åñòü ñåðäöå, äóøó ÷åëîâåêà; äîñòèãàþò æå ýòîãî òåì, ÷òî â ïðåäðàñïîëîæåííîé ê ïîðîêó äóøå âûçûâàþò íåêîòîðîå ÷óâñòâî óñëàæäåíèÿ, ñâîéñòâåííîå òîé èëè èíîé ñòðàñòè.  ýòîì óñëàæäåíèè è çàêëþ÷åíî èñêóøåíèå. Íî è ýòîò ìîìåíò óñëàæäåíèÿ õîòÿ è ñâèäåòåëüñòâóåò î íåñîâåðøåíñòâå ÷åëîâåêà, îäíàêî íå âìåíÿåòñÿ åùå â ãðåõ: ýòî òîëüêî "ïðåäëîæåíèå" ãðåõà. Äàëüíåéøåå ðàçâèòèå ãðåõîâíîãî ïîìûñëà ãðóáî ñõåìàòè÷åñêè ìîæåò áûòü èçîáðàæåíî òàê: ïðåäëàãàåìîå ñòðàñòüþ óñëàæäåíèå ïðèâëåêàåò ê ñåáå âíèìàíèå óìà, ÷òî ÿâëÿåòñÿ ÷ðåçâû÷àéíî âàæíûì è îòâåòñòâåííûì ìîìåíòîì, ïîòîìó ÷òî ñîåäèíåíèå óìà ñ ïîìûñëîì ñîñòàâëÿåò áëàãîïðèÿòíîå óñëîâèå äëÿ ðàçâèòèÿ ýòîãî ïîñëåäíåãî. Åñëè âíóòðåííèì âîëåâûì àêòîì óì íå îòîðâåòñÿ îò ïðåäëîæåííîãî óñëàæäåíèÿ, íî ïðîäëèò ñâîå ïðåáûâàíèå â íåì âíèìàíèåì, òîãäà ïîÿâëÿåòñÿ ðàñïîëîæåíèå ê íåìó, ïðèÿòíàÿ áåñåäà ñ íèì, çàòåì "ñëîæåíèå", êîòîðîå ìîæåò ïåðåéòè â ïîëíîå è àêòèâíîå "ñîãëàñèå"; äàëåå - ïðîäîëæàþùåå âîçðàñòàòü ñòðàñòíîå óñëàæäåíèå ìîæåò óæå îâëàäåòü óìîì è âîëåþ ÷åëîâåêà, ÷òî íàçûâàåòñÿ ïëåíåíèåì. Ïîñëå ýòîãî âñå ñèëû ïëåíåííîãî ñòðàñòüþ íàïðàâëÿþòñÿ ê áîëåå èëè ìåíåå ðåøèòåëüíîìó îñóùåñòâëåíèþ ãðåõà äåëîì, åñëè ê òîìó íåò âíåøíèõ ïðåïÿòñòâèé, èëè æå, ïðè íàëè÷èè ïðåïÿòñòâèé, ê èñêàíèþ âîçìîæíîñòè òàêîãî îñóùåñòâëåíèÿ. ...Åñëè ïëåíåíèÿ ïîâòîðÿþòñÿ, òî îíè ïðèâîäÿò ê "íàâûêó" ñòðàñòè è òîãäà âñå åñòåñòâåííûå ñèëû ÷åëîâåêà íà÷èíàþò ñëóæèòü åé. Îò ïåðâè÷íîãî ïîÿâëåíèÿ óñëàæäàþùåãî äåéñòâèÿ ñòðàñòè, ÷òî íàçâàíî âûøå "ïðåäëîæåíèåì" ãðåõà, äîëæíà íà÷èíàòüñÿ áîðüáà, êîòîðàÿ ìîæåò ïðîèñõîäèòü íà âñåõ ñòóïåíÿõ ðàçâèòèÿ ãðåõîâíîãî ïîìûñëà; è íà êàæäîé èç íèõ îí ìîæåò áûòü ïðåîäîëåí è, òàêèì îáðàçîì, íå çàâåðøèòüñÿ äåëîì, íî âñå æå ñ ìîìåíòà êîëåáàíèÿ âîëè ýëåìåíò ãðåõà óæå åñòü, è äîëæíî ïðèíåñòè ïîêàÿíèå, ÷òîáû íå ïîòåðÿòü áëàãîäàòü." (10, 119-120). Ïðèâåäåííàÿ âûøå âûäåðæêà èç ó÷åíèÿ ïðåïîäîáíîãî Ñèëóàíà Àôîíñêîãî ñîäåðæèò ïå÷àëüíóþ èñòèíó î äóõîâíîé âîéíå, êîòîðóþ âåäóò ñ ÷åëîâåêîì âðàãè íàøåãî ñïàñåíèÿ - äåìîíû. (...) ËÈÒÅÐÀÒÓÐÀ (...) 10. Ñòàðåö Ñèëóàí. Æèçíü è ïîó÷åíèÿ. - Ìí. - 1991. (...) + + + JESU KRISTI FORKLARELSE (in Danish) (Transfigurationen) Den 6./19. august By Poul Sebbelov "Seks dage derefter tager Jesus Peter og Jakob og Johannes med Sig og fører dem op på et højt bjerg, hvor de var helt alene. Og Han blev forvandlet for deres øjne. Og Hans klæder blev så strålende, blændende hvide, som ingen blegemand på jorden kan gøre dem. Og Elias tillige med Moses viste sig for dem og samtalede med Jesus. Da tager Peter til orde og siger til Jesus: "Rabbi! Det er godt, at vi er her; lad os bygge tre hytter, én til Dig, én til Moses og én til Elias." Han vidste nemlig ikke, hvad han skulle sige; thi de var blevet helt forfærdede. Da kom der en sky og overskyggede dem; og en røst lød fra skyen: "Denne er min Søn, den Elskede, hør Ham!" Men med ét, da de så sig omkring, kunne de ikke mere se nogen uden Jesus alene hos dem." (Mark. 9, 1-8) Jesus forvandlede sig for apostlenes øjne, og fra Ham strålede et lys så blændende, at de blev "helt forfærdede". Også vi må forfærdes og undres, når vi læser beretningen fra Taborbjerget. Også vi må tumle sanseløse omkring og blive kastet til jorden, sådan som vi ser de tre apostle blive det på Forklarelses-ikonen. Vi må forfærdes, når vi ser dét, vi troede var den urokkelige, indiskutable virkelighed, ændre karakter for vore øjne, vi må rystes i vor grundvold, når Guds herlighed bryder igennem vore tilvante forestillinger. - Hvad er det da, apostlene ser på Taborbjerget? Ja, de ser Kristus "som Han er", de ser Guds uskabte lys gennembryde, gennemstråle og illuminere Kristi menneskelighed og derigennem oplyse alle mennesker og hele skabningen. Og de ser og hører, at den Gud, vi gennem Kristus kan lære at kende og møde ansigt til ansigt, er den Treenige Gud, Faderen, som ved den Hellige Ånd taler til os om Sønnen og viser os Hans herlighed. Apostlene på Taborbjerget fandtes værdige til at skue det guddommelige Lys fra Faderen og til at høre Hans stemme vidne om Hans elskede Søn. De var vidner til en teofani, til en direkte og utilsløret manifestation af den levende Gud. Og vi spørger: Er det virkelig nødvendigt at forholde sig til "den slags" for at være kristent troende? Kan vi ikke henvise også denne beretning til det rent billedlige, udelukkende metaforiske område? Vi spørger sådan, fordi det i vore dages åndelige og intellektuelle klima er blevet ekstremt vanskeligt at tale om de gaver, der følger af troen på Kristus og livet med og i Ham. Men svaret på vore spørgsmål er "ja, det er helt nødvendigt" og "nej, vi kan ikke gøre Evangeliets vidnesbyrd til blotte og bare metaforer." Selvsamme Johannes, som var tilstede på Tabor, har Lyset som bærende, "rød tråd" gennem hele sit evangelium, "I det var liv, og livet var menneskenes lys. Og lyset skinner i mørket, og mørket fik ikke bugt med det.... Han kom til et vidnesbyrd for at vidne om lyset, for at alle skulle komme til tro ved ham. Selv var han ikke lyset, men han skulle vidne om lyset." (Joh.1, 5-8). Og Kristus vidner om Sig selv, idet Han siger: "Jeg er verdens Lys; dén, som følger mig, skal aldrig vandre i mørket, men have livets lys." (Joh. 8,12). - Det uskabte Lys, som på Taborbjerget forsikrer apostlene om Kristi guddommelige herkomst, er uendeligt meget mere end en talemåde ("der er gået et lys op for mig"), det er en uafviselig realitet, en realitet af den guddommelige verden ganske vist. Vi kan ikke gribe dette Lys af egen kraft, med vore fysiske sanser, vi kan kun modtage det som gave fra Gud, når Han vil. Og vi må være uendeligt forsigtige med ikke at forveksle det uskabte Lys med alle mulige fysiske lysfænomener eller dét, der er værre. Her må vi lade os minutiøst vejlede af Skriften og af vore åndelige lærere. Men forholde os til Lyset må vi. Og det næste chok er, at det ikke rækker, at vi forholder os "udvendigt" til Livets Lys, som til en slags "åndelig oplevelse". Tværtimod, det kristne liv består i, at vi skal modtage Kristi Lys inden i os selv og i, at vi selv skal gennemstråles af og udstråle det Lys. Apostlen Paulus skriver: "Ja, lige til denne dag ligger der et dække over deres hjerter, når Moses oplæses; men hvergang én omvender sig til Herren, tages dækket bort. Herren er Ånden, og hvor Herrens Ånd er, dér er frihed. Og alle vi, som med utildækket ansigt skuer Herrens herlighed i et spejl, forvandles til det samme billede, fra herlighed til herlighed, eftersom det kommer fra Åndens Herre." (2. Kor. 3,15-18). De, som bekender Kristus som Herre og Gud, skal "forvandles til det samme billede, fra herlighed til herlighed"! Jamen det står der! Vi viger uvilkårligt tilbage; er det ikke den rene og skære blasfemi at tale således? Skulle jeg sølle, syndige, uvidende og formørkede menneske turde håbe på at forvandles til Kristi billede, til at modtage og fremvise Guds uskabte Lys? Er det mon ikke noget andet, noget mindre omfattende, der menes hos Paulus? Er det ikke endnu engang den velkendte, uforpligtende "metaforik", der er på spil? - Den kristne tro og det kristne håb overstiger vor forstand, og så føler vi os fristede til at drage den slutning, at når et udsagn ikke umiddelbart kan anvendes på den fysiske virkelighed, vi kender, så kan vi tage det let og nærmest katagorisere det som "ikke virkelighed", som "tidsbestemt billedsprog" osv. - Den ortodokse, kristne tro og tradition afviser disse betænkeligheder, lige meget hvor ydmyge, de tager sig ud. Ikke at ydmyghed ikke er på sin plads, ikke at vi ikke med rette tvivler på vor egen "værdighed" til at blive forvandlet til Guds rene, klare og strålende billede, ikke at hele projektet ikke tager sig fuldkommen umuligt ud, målt med vor formåens alen. Alt dette er sørgeligt sandt, vi, der lever som syndere i en falden verden, har det naturligvis ikke i vor magt at blive som Gud - men denne sandhed berettiger os ikke til at afvise Guds ubegribelige løfte til os eller til at trække på skuldrene af det håb, Han giver os: At vi skal blive Ham lige!: "I elskede, nu er vi Guds børn, og det er endnu ikke åbenbaret, hvad vi engang skal blive. Men vi véd, at når Han åbenbares, skal vi blive Ham lige, thi vi skal se Ham, som Han er." ( Joh. 3,2). Apostlen Peter udtrykker samme tanke således: " Derved har Han også skænket os sine dyrebare og største forjættelser, for at I ved dem skal undfly fordærvelsen i verden, som skyldes det onde begær, og få del i guddommelig natur." (2. Pet. 1,4). Kristi Forklarelse på Taborbjerget foregriber da og peger på det kald og det Guds løfte, som gælder alle kristne, alle dem, der har "omvendt sig", alle dem, der bekender Kristus som Herre: At vore liv ikke skal være stilstand i synd og mørke, men at vi skal bevæge os ind i og modtage Guds Lys, og at vi dér skal have direkte fællesskab med Ham, at vi dér skal møde Ham ansigt til Ansigt, person til Person. Forklarelsen peger på den proces, der i teologien kaldes teosis, guddommeliggørelse eller herliggørelse. Og denne proces er ikke blot en "talemåde", men en levende virkelighed i det kristne liv, en virkelighed, som bevidnes af alle tiders hellige, alle dem, vi kan møde ansigt til ansigt i Kirkens ikoner. For ikonen er netop en afbildning, ikke af hvad vi er, men af hvad vi er kaldede til at blive: "Vi skal blive Ham lige". Men finder det virkelig sted i levende kristne, er der i vore dage troende, som modtager Guds Lys, og hvis ja, hvordan foregår det så helt præcist? Vi bringer som afslutning på artiklen om Forklarelsen f. Sopronys (død 1993) beretning: " I begyndelsen af denne periode (efter at forfatteren havde vendt sig til Gud, red.) viste Lyset sig snarest for mig i form af Ild, som både i min krop og i min sjæl fortærede noget, som jeg, mens det brændte, antog var fremmed for Gud. Da begreb og forstod jeg intet af, hvad der skete med mig... men jeg forstod, at min ånd var kommet til live. Mægtige bølger af følelser og tanker fejede i disse år igennem mig... At beskrive mine erfaringer i kronologisk orden er umuligt nu. Det, jeg erindrer med vished, er min altomfattende rækken op mod Gud i min frygtelige længsel efter Ham... Og se, Påskelørdag, måske var det i 1924, besøgte Lyset mig, efter at jeg havde modtaget nadver, og jeg følte det, som om den guddommelige Evighed rørte ved min ånd. Blidt, fyldt af fred og kærlighed, forblev Lyset hos mig i tre dage. Det bortdrev det mørke og den ikke-væren, der havde opslugt mig. Jeg opstod fra de døde, og i mig og med mig opstod hele verden." (Archimandrite Sophrony: "We shall see Him as He is", Mon. of St. John the Baptist, 1988.) From "INDHOLD" AUGUST 1998/57 + + + LES ORIGINES DU NÉOPAPISME MODERNE DU PATRIARCAT DE CONSTANTINOPLE (extract) (in French) By Métropolite Michel, Archevêque de Lyon de Paris et de toute la France VII - le Papisme remplit la case vide du à l'absence de concile. (...) Seconde Conclusion: un autre grand Témoin, le Père Sophrony L'un des plus grands starets, reconnu de son vivant comme un Père pneumatophore qui a contemplé la lumière incréée, le Père Sophrony qui fut le disciple du Starets Silouane, s'est exprimé il y a presque cinquante ans sur le même sujet: aussi nous lui laissons la conclusion de notre article, dont il n'échappera à personne qu'elle demeure d'une actualité surprenante. Nous avons laissé à ce texte la ponctuation et certains mots en caratères gras, dus au Père Sophrony. « Le Papisme de Constantinople n'est encore qu'à sa phase embryonnaire. Depuis les derniers 20 à 30 ans ( il y a donc aujourd'hui 70 à 80 ans ) , il semble chercher un terrain. Son développement lent à travers les siècles du papisme romain qui n'a abouti à sa phase dernière qu'en 1870. En effet, l'idéologie du Papisme de Constantinople a varié plusieurs fois en peu de temps, il est encore difficile de la définir. Les adeptes russes de ce papisme sont presque tous réunis en France. Jusqu'en 1948 nous n'avons pas vu dans leur milieu une conception canoniquement ou théologiquement fondée. Comme il l'avouent eux-mêmes, ils « cherchaient » avant tout une « base canonique » pour ne pas être en dehors du Corps de l'Église Orthodoxe Universelle après leur séparation d'avec l'Église -Mère de Russie. Dans ce but ils ont commencé par reconnaître un privilège de droit juridictionnel au Patriarche de Constantinople, en tant qu'il est «Œcuménique». Plus tard, ils ont attribué au siège de Constantinople la primauté et le droit de l'Instance suprême dans l'Église Universelle, oubliant la lutte que cette dernière avait menée pendant des siècles contre les prétentions de Rome à ce droit ; oubliant que ces prétentions furent précisément la cause du grand schisme définitif dans l'Église en 1054 ; que Rome au concile de Florence cherchait avant tout de la part de l'Orient la reconnaissance de ce droit d'arbitrage suprême dans l'Église Universelle. Ils oubliaient aussi les canons multiples des conciles Œcuméniques et Locaux, qui refusent l'attribution de ces droits à une église locale quelconque, canons si bien compris par l'Église même de Constantinople, au temps où elle s'appuyait fermement sur cette position orthodoxe pour combattre les prétentions de Rome. » Ici le Père Sophrony analyse les textes fondateurs des conditions canoniques de l'entrée sous la juridiction de Constantinople , de l'Archevêché RUSSE (Rue Daru). Ces textes qui sont une véritable apologie du Papisme actuel de Constantinople, et font mieux comprendre aujourd'hui la soumission absolue de cet « Archevêché» à Constantinople et l'application aveugle d'une doctrine Ethno-philétiste qui interdit à son Archevêque de prendre sous son Omophorion des paroisses qui ne sont pas d'origine russe. À la lecture des textes cités par le Père Sophrony nous pourrons constater que cette ecclésiologie papiste qui fait partie intégrante des textes fondateurs de l'Archevêché , est bien à l'origine des prétentions actuelles du Patriarcat de Constantinople sur la diaspora. Le Père Sophrony continue :« Jusqu'en 1946, ce groupe, fidèle au Métropolite Euloge, considérait sa dépendance vis à vis de Constantinople comme provisoire. A partir de cette date, ils crurent «avoir trouvé la vérité canonique» en s'y soumettant définitivement . En même temps ils cherchaient non seulement une base canonique, mais aussi un fondement théologique à leur position. Adoptant le principe du «développement » propre à la théologie des catholiques romains, ils attribuaient à Constantinople l'autorité exclusive sur la « diaspora » orthodoxe dans le monde entier, refusant aux autres Églises Autocéphales ce même droit vis à vis de ses fils dispersés. Ne pouvant trouver pour cette affirmation aucune base canonique, ni aucun exemple dans la pratique séculaire de l'Église, ils cherchaient à l'exemple de Rome, à se référer aux ordres de « Dieu Lui-même» . Voila ce qu'ils disent : « Pour maintenir et consolider l'unité de l'Église, DIEU(?) nous impose le devoir de garder non seulement l'unité de la foi et des sacrements, non seulement l'unité de la charité, mais aussi L'UNITÉ INDISSOLUBLE DE LA SAINTE HIÉARCHIE ET DE L'ADMINISTRATION DE L'ÉGLISE TANT DANS LE MONDE ENTIER, que dans chaque lieu, où existe l'Église. C'est pourquoi dès les temps apostoliques(?) la Sainte Église(?), ou, pour mieux dire, DIEU LUI-MÊME (?) a institué un Évêque supérieur PREMIER DANS L'ENSEMBLE DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE, et dans chaque lieu ou chaque ville un seul ÉVÊQUE VICAIRE TERRESTRE DE SON FILS, avec un clergé unique dépendant de lui et en accord unanime avec tout le peuple orthodoxe, même si ce peuple est représenté par des membres d'origine et de langue différentes. LA SAINTE ÉGLISE NE CONNAÎT PAS D'AUTRE STRUCTURE » (Messager de l'Église Russe en Europe Occidentale, N° 21, 1948, p. 2 « Déclaration de l'Assemblée Diocésaine ») L'Archimandrite Sophrony fait ensuite remarquer dans son article qu'il est question dans ce texte fondateur de l'entrée sous la juridiction de Constantinople de l'Archevêché Russe (Rue Daru), de la pure doctrine papiste, d'une doctrine hérétique et condamnée par de multiples canons œcuméniques. « Cette phase nouvelle du papisme de Constantinople, insiste encore le Père Sophrony, transposée en formule dogmatique, peut être comparée au subordinationisme de Tertullien. Celui-ci ne nie pas la Consubstantialité du Père et du Fils, mais, dans sa conception stoïcienne de la substance, il confesse sa divisibilité, et ceci en degrés inégaux : « le Père étant tout, le fils une partie ». De même, Constantinople n'affirme pas avoir une essence différente des autres églises autocéphales, mais les imagine être amoindries vis à vis d'elle. Constantinople est tout, elle est l'Église Universelle, les autres ne sont que des parties, qui n'appartiennent à l'Église Œcuménique qu'en tant qu'elles sont rattachées à Constantinople. Est-il nécessaire de démontrer que cette forme de papisme est aussi une hérésie ecclésiologique, comme le papisme de Rome? Est-il nécessaire de dire que, appliqué à la vie de l'Église, il amènera inévitablement à une déformation de toute notre existence spirituelle ? A l'exemple de la Première Rome, il rattache le droit du pouvoir et de l'enseignement dans l'Église à un lieu ( et lorsqu'il s'agit de Constantinople, il faut ajouter à la race grecque), et nous ramène aux temps dont parle l'Évangile : « Nos Pères ont adoré sur cette montagne ; et vous dites, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem » ( Jean IV, 20) » ( « Unité de l'Église, image de la Sainte Trinité » in Messager de l'Exarchat du Patriarche Russe en Europe Occidentale N° 5 -1950 - p. 46 à 58) Ces réflexions du Père Sophrony qui datent de presque cinquante années, s'appliquent malheureusement parfaitement à la situation actuelle de l'Église de Constantinople dans le monde et en France. Avec le recul de cinquante ans, nous constatons que la suite logique de l'adoption par cet Archevêché de cette ecclésiologie néopapiste est sa soumission aveugle à Constantinople (par exemple: interdiction d'y recevoir des paroisses qui ne soient pas d'origine russe) et son installation dans une diaspora éternelle obéissante à Constantinople. Ce système ecclésiologique, ( voir le statut actuel l'Archevêché comme «Vicariat exceptionnel du Patriarcat Œcuménique »), dans lequel est établi aujourd'hui l'Archevêché Russe du Patriarcat de Constantinople comme Vicariat de la Seconde Rome, et donc clairement situé dans la pure doctrine papiste - sans doute à son corps défendant -, est l'étouffoir des aspirations justes de son peuple à vivre dans l'ecclésiologie véritablement orthodoxe de l'Église locale. Achevé de rédiger pour le premier anniversaire de notre sacre épiscopal, le Dimanche de la Samaritaine, le 25-12 Mai 1997. Saint Épiphane Évêque de Salamine et Saint Germain Patriarche de Constantinople. + + + III. LETTERS FROM OUR READERS >Dear Mr. Gurevich, > >I have gratefully received files of your e-mail journal on St Silouan of Mt >Athos. Unfortunately, problems with my computer do not yet allow me to >download properly and I have not yet been able to access them. But I wanted >to thank you for including me on your list... > >With thanks once again and blessings for the coming paschal season. Yours >faithfully in Christ, Fr. John Breck We understand that some of our readers has any problems to read Russian texts in Cyrillic. Let us remember that in this case a Cyrillic font should used (see, for example, a WWW page or another). If it is impossible to find any Cyrillic fonts for Word 6.0 in selling, we could send them free by e-mail. + + + Compiled by Russian Association Saint Silouan E-mail: + + + If you would like to receive by e-mail bulletins of the Russian Association Saint Silouan, please let us know.